Crédit municipal de Paris : La crise fait les beaux jours de « Ma tante »


Véritable baromètre de la situation économique et sociale du pays, le Crédit Municipal de Paris (CMP) affiche des chiffres de fréquentation record depuis sa création en 1977. Surnommé plus vulgairement « Ma Tante », ce spécialiste du prêt sur gage provoque un véritable engouement ces derniers temps, avec plus de 550 visiteurs quotidiens, contre près de 400 avant la crise. Une triste performance.

En 1970, la plupart des français n’était pas encore bancarisés. Aujourd’hui, le nombre des crédits s’envole, en répercussion des difficultés économiques rencontrées par la France, tout comme l’Europe dans sa globalité. En réalité, nombreuses sont les personnes qui se tournent vers le prêt sur gage, en cas d’exclusion du système bancaire ou lorsqu’elles présentent des garanties jugées insuffisantes pour avoir accès au crédit traditionnel.

Une augmentation de 53% du montant des prêts

« L’évolution des dépôts en gage, constatée au 1er trimestre 2012, témoigne d’une nouvelle aggravation de la crise économique », affirme Bernard Candiard, directeur général du CMP, dans son communiqué ‘Quand ma Tante va trop bien…’. De plus, le montant des prêts accordés «  a augmenté de 53%, passant en un an de 50 millions à plus de 76 millions d’euros ; et le nombre de ces prêts s’est accru de 24% » pour l’année 2011. Une tendance qui, loin de diminuer, se maintient constamment à la hausse au cours de ces derniers mois.

Ainsi, depuis le début de la crise, le montant des engagements au Crédit Municipal de Paris a été multiplié par 2,5 et leur nombre s’est accru de près de 50%. Parmi les objets déposés, 90% sont des bijoux et le reste des objets divers, tels que de l’argenterie, des tableaux de maîtres, des sculptures, des timbres, des livres ou encore des fourrures. La gamme de ces objets a su évoluer au fil du temps, s’adaptant aux tendances. Vin, vêtements vintage, photographie d’art ou bandes dessinées de collection font également partie des biens « mis au clou ».

Une valeur estimée à plus de 215 millions d’euros

Le système est simple : contre le dépôt d’un objet de valeur auprès du CMP, le souscripteur se voit accorder un prêt immédiat. La valeur estimée de l’objet sur le marché des enchères publiques détermine le montant dudit prêt. Pour cela, il suffit de se munir d’une pièce d’identité, d’un justificatif de domicile de moins de trois mois et, éventuellement, de certains certificats de garantie ou d’expertise, ou bien encore d’une facture. Il est préférable de prendre rendez-vous pour les objets de grande valeur ou encombrants.

Au total, l’institution « détient en dépôt plus d’un million d’objets, d’une valeur estimée à plus de 215 millions d’euros ». Témoignage de l’agrandissement du fossé qui sépare les riches des plus précaires, le prêt sur gage voit le nombre de ses clients s’amonceler. Pour autant, neuf sur dix d’entre eux disent récupérer leurs objets déposés, alors même que la durée normale de dépôt dépasse deux ans. En moyenne, 82% des souscripteurs sont des femmes et la valeur de prêt accordé par contrat est de 840 euros.

Le prêt sur gage est une réponse simple, facile et rapide pour tous ceux qui ont à faire face à un besoin urgent de trésorerie. Une trop bonne santé de « Ma Tante » qui ne semble, pourtant, pas prête de se détériorer face à l’augmentation des personnes en situation de précarité.

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